samedi 12 février 2011

Consultation médicale gratuite

Le beau geste des médecins maliens de Dakar

L’Amicale des médecins maliens de Dakar fait œuvre utile. Elle a organisé le dimanche dernier, 6 février 2011 une journée de consultation gratuite à Pikine, dans la banlieue dakaroise. C’était à la Direction des affaires sociales, sanitaires et éducatives(DASS) en présence du premier conseiller de l’Ambassade du Mali au Sénégal Moussa Koné et des autorités locales. Parrainée par l’Association des Maliens de Dakar à travers le médecin gynécologue malien Dr Mamadou Danioko, avec la participation du Réseau malien pour l’éveil démocratique et patriotique (antenne du Sénégal), la journée visait à favoriser l’accès aux soins de santé aux populations démunies. Les consultations ont été exclusivement assurées par les médecins maliens en spécialisation à Dakar. Ainsi les populations venues très nombreuses ont reçu une consultation en médecine générale, médecine interne, cardiologie, neurologie, traumatologie, pédiatrie, la chirurgie, urgences, neurochirurgie… Les personnes consultées ont exprimé toute leur satisfaction avant de formuler des bénédictions à l’endroit des médecins. Très humbles, ceux-ci ont indiqué, par ce geste, accomplir leur devoir sacerdotal.

Le choix de Pikine a été motivé par le fait que la banlieue accueille 70% des Maliens au Sénégal. En plus de son facteur d’intégration, a estimé Dr Danioko, la journée traduit la reconnaissance des Maliens au quartier le plus malien du pays de la Terranga. «Plus que l’intégration, les Maliens sont chez eux à Pikine. Un partenariat nous lie dans ce sens » a-t-il précisé. L’initiative, a promis le toubib, va s’étendre à d’autres parties du pays.


Alpha Blondy

« En réalité, mon candidat Laurent Gbagbo a perdu… »

Plus qu’une tribune de prestation musicale, le concert grand public sur la place de l’obélisque de Dakar à l’occasion des festivités du Festival mondial des Arts nègres aura été, le vendredi 24 décembre dernier, une tribune politique pour Alpha Blondy : l’occasion d’assener dru quelques vérités à la classe politique ivoirienne. « Encore une fois la Côte d’Ivoire pâtit à cause de ses politiciens. Le peuple ivoirien en a assez de verser du sang du fait de l’irresponsabilité et l’incurie des hommes politiques » a t-il martelé. Pour le reggae man ivoirien son pays ne devait pas aller aux élections avec deux armées. « Je leur ai dit ceci mais ils ne m’ont pas écouté et voilà le résultat » a t-il regretté. Et Blondy de confesser « en réalité, mon candidat Laurent Gbagbo a perdu les élections . Le vaincu doit respecter le verdict des urnes et le vainqueur doit avoir le triomphe modeste ». C’est pourquoi le chanteur a demandé à Alassane Ouattara de protéger Gbagbo pour qu’il ne soit pas tué comme le regretté général Robert Gueï. Alpha Blondy a estimé que Gbagbo est un bon monsieur victime d’un entourage composé de personnes véreuses

Soucieux d’un retour à la paix en Afrique et surtout en Côted’Ivoire ,le lead vocal de Solar System a trop insisté sur les chansons dédiées à la paix devant des milliers de fans en pleine osmose avec lui.

Moussa CAMARA à DAKAR

Ecrit en Décembre 2010

Sonner le glas des régimes dictatoriaux!

Puisse le cas tunisien inspirer les dirigeants dictateurs ! C’est du moins le vœu de nouvel an que je formule à tous les peuples sevrés de liberté et qui souffrent du fait des dirigeants dictateurs et véreux.

La manifestation de Sidi Bouzid, qui a été à l’origine de la fuite de Ben Ali, est le résultat de plus de deux décennies de misère et de privation de liberté, disons de détresse sociale dont était victime le peuple tunisien. Toute la richesse du pays étant à la merci de la boulimie de la famille Ben Ali et ses affidés. Ce qu’on pourra déjà appeler la révolution tunisienne a fait des émules dans le monde arabe : l’Algérie, l’Egypte et Yémen. Effet positif en Egypte : Hosni Moubarack a démissionné après quelques jours de résistance. L’onde de choc tunisienne ne doit pas s’arrêter au monde arabe, mais doit atteindre les autres parties du globe où subsistent des régimes dictatoriaux et oppresseurs. Comme en Afrique subsaharienne où des dirigeants indélicats siphonnent leur pays et torpillent les droits des peuples.

Plus que jamais les peuples « opprimés » doivent saisir la balle au bond pour sortir de leur coquille et dire non à la misère organisée et entretenue par des dirigeants et leurs hommes liges. Il s’agira de secouer le cocotier sous la tête desdits dirigeants pour qu’ils se réveillent de leur sommeil et apporter des solutions aux aspirations profondes des populations. D’ailleurs en la matière il n’y a pas de recette miracle pour les dictateurs, il leur suffit de sortir de leur autisme pour être réceptifs aux doléances des peuples. Avec à la clé la résolution de l’équation de la répartition des richesses. Ou tout simplement céder la place !

Le gazetier

L'Afrique, 50 après!


L’Afrique quinquagénaire

Réalisme, audace et pragmatisme

L’Afrique noire est mal partie, martelait René Dumont comme dans un rêve prémonitoire au départ des indépendances africaines- même s’il a mis du bémol dans sa position près de vingt ans après dans son ouvrage coécrit avec Marie-France Mottin, intitulé L’Afrique étranglée- Cinquante ans après, il n’y a pas matière à le démentir. Au moment où beaucoup de pays africains (17 pays) s’apprêtent à commémorer leur indépendance, il y a, dans l’ensemble, un constat d’échec. Hélas ! L’Afrique continue de donner l’image de la vitrine de l’enfer pour son peuple : l’éducation est à la dérive, les maladies ravagent, la pauvreté se porte comme un charme avec son corollaire de mal vivre, la corruption fait son lit dans les différents pays africains avant de s’y métastaser tel un cancer, les conflits dévastent …la liste n’est pas exhaustive. Je ne ressasserai pas les erreurs ou autres mésaventures vécues par le continent depuis les indépendances pour ne pas arracher des larmes aux âmes sensibles ou porter le coup de grâce à ceux qui souffriraient d’un infarctus du myocarde.

Au regard de ce tableau fort peu reluisant, les dirigeants africains sont-ils des autistes, ou se font-ils tout simplement les gorges bien chaudes des malheurs de leur peuple pour ‘’fêter‘’ les indépendances à coup de milliards ? Loin d’être saugrenues, ces questions méritent d’être méditées par tout Africain qui se soucie, un tant soit peu, de la misère du peuple africain.

Vu les défis qui attendent le continent le plus pauvre, il est inconcevable d’accorder la priorité au folklore sur fond de clientélisme au détriment du débat sur une voie susceptible de propulser l’Afrique sur le chemin du développement qu’elle mérite. Un développement au prorata de ses capacités économiques et humaines. Hors de cette logique, les dirigeants rateraient un grand rendez-vous avec l’histoire. L’Afrique quinquagénaire est l’occasion inouïe pour les intellectuels africains qui se targuent de décrocher les diplômes dans les prestigieuses universités du monde, de mettre enfin leur savoir au service du développement durable de l’Afrique .C’est la seule fierté qui vaille. Faute de quoi ils briseraient l’espoir de ces millions d’enfants désespérés qui comptent sur eux.

A notre humble avis, le salut de l’Afrique réside aujourd’hui dans une et unique chose : le sursaut d’orgueil teinté de réalisme et sous-tendu par une volonté politique prononcée. Bien entendu ceci nécessite un changement de comportement à divers niveaux. Tout d’abord, il importe pour les dirigeants africains de sortir la politique de la logique ‘’alimentaire’’ pour la mettre au service et à la défense des intérêts du peuple. Les intellectuels africains doivent tomber ‘’le masque blanc’’ qui ne convient guère avec leur ‘’peau noire’’. Allusion faite, pour paraphraser le Suisse Jean Ziegler, à la bourgeoisie compradore encline à la reproduction des habitudes de consommation et des schèmes de pensées impérialistes, et qui participent au pillage des ressources humaines, agricoles et minières de l’Afrique. Les dirigeants africains doivent occuper la jeunesse du continent (les deux tiers de la population) pour en faire un facteur de développement au lieu de les laisser traverser la mer aux périls de leur vie à la quête d’un mieux être. Il s’agit pour l’Afrique donc, à l’instar des pays asiatiques comme la Chine, de rentabiliser son potentiel démographique (1 milliard d’habitants).

Aussi l’Afrique doit-t-elle se résoudre à échafauder un modèle de développement auto défini. Toute chose qui passe, bien sûr, par un soutien affirmé et sans faille à l’agriculture. Ceci est d’autant plus important que sept Africains sur dix vivent de la terre, si l’on en croit le hors-série n=24 de l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique. L’Afrique doit rompre d’avec la politique de la sébile en faisant une gestion judicieuse de ses immenses ressources. Surtout en endiguant l’évaporation des fonds étatiques. De 1970 à 2008, 1800 milliards de dollars auraient quitté frauduleusement l’Afrique, selon toujours l’hebdomadaire panafricain. Le développement d’un marché intérieur est également un gage certain de l’épanouissement de l’économie africaine.

Les dirigeants africains ne doivent pas entrer, sans une mûre réflexion, dans le wagon de la mondialisation dont les thuriféraires prophétisent incontournable. Ils doivent savoir que la mondialisation s’insère dans une nouvelle forme d’accumulation progressive du capital symbolisé par le Consensus de Washington. Lequel consensus prône la réduction au strict minimum du rôle de l’Etat et privilégie la privatisation à savoir la vente des entreprises publiques au secteur privé ; la libéralisation des échanges et des marchés des capitaux par l’élimination des entraves au commerce et à la libre circulation des capitaux…Qui plus est, ledit consensus prête très peu d’attention aux questions de justice sociale, d’environnement, d’emploi etc. L’Afrique a traîné et continue d’ailleurs à traîner les séquelles des politiques inspirées du Consensus de Washington. Cette thèse a été corroborée par le prix Nobel d’économie 2001, l’Américain Joseph E. Stiglitz : « les règles qui régissent la mondialisation sont injustes. Elles sont spécifiquement conçues pour profiter aux pays industrialisés avancés…la façon dont la mondialisation est gérée prive les pays en développement d’une grande partie de leur souveraineté. Elle réduit considérablement leur liberté de prendre eux-mêmes des décisions dans des domaines essentiels au bien-être de leur population ».Des grands de l’Asie, notamment la Chine et l’Inde doivent leur brillante croissance actuelle à la résistance au consensus de Washington. Dans le contexte de la mondialisation, nous pensons que l’Afrique doit ranimer le concept des Etats-Unis d’Afrique pour rendre la monnaie de la pièce aux Kwamé Nkrumah, Modibo Keita, Julius Nyerere… Loin du narcissisme et des pantalonnades de Kadhafi. Mais ceci passe, à notre avis, par la création préalable des ensembles sous-régionaux forts et viables avec une monnaie commune. On ne saurait terminer cette réflexion et passer sous silence la culture. Le berceau de l’humanité doit œuvrer davantage à la revalorisation de sa riche culture qui est un facteur de développement .Ceci est d’autant plus important et urgent que la domination technologique de Etats-Unis nous mène droit à ce que Ignacio Ramonet a appelé « la vassalisation culturelle ». A ce sujet, cette sentence du savant sénégalais Cheick Anta Diop est à méditer : « l’humanité ne doit pas se faire par l’effacement des uns au profit des autres ; renoncer prématurément et de façon unilatérale à sa culture nationale pour essayer d’adopter celle d’autrui et appeler cela une simplification des relations internationales et un sens du progrès, c’est se condamner au suicide »

Moussa CAMARA.

Ecrit en Avril 2010

Twitter Delicious Facebook Digg Stumbleupon Favorites More

 
Design by Free WordPress Themes | Bloggerized by Lasantha - Premium Blogger Themes | coupon codes