Tapis rouge pour IBK. Demain mercredi, le tout nouveau président malien Ibrahim Boubacar Kéïta prendra officiellement fonction après sa prestation de serment. L’home entame son magistère avec un préjugé favorable d’être le président le plus légitime de l’histoire du Mali au regard du taux de participation et le score record du scrutin qui l’a porté à la tête de l’Etat. Cette belle embellie cache pourtant mal les défis qui jonchent la route de la colline Koulouba qu’il va arpenter désormais pendant cinq ans. Le porte-étendard du Rassemblement pour le Mali(RPM) hérite d’un Mali presque à terre qui a besoin d’une thérapie de choc pour se relever. C’est d’ailleurs conscient de cette situation pour le moins chaotique que les Maliens lui ont préféré aux autres candidats à la présidentielle passée, confiants qu’ils sont, en sa capacité de leur mener à la ‘’terre promise’’. Plus que jamais la confiance de Maliens se mesure à l’aune de leurs attentes. Du pain sur la planche du Kankeletigui qui doit se faire fort pour mettre un gouvernement compétent qui ne doit pas observer de round d’observation comme diraient les sportifs. Mais que l’on ne se fasse d’illusion. Le nouveau président a beau avoir la volonté restaurer l’honneur des Maliens et assurer leur bonheur, il n’y parviendra que lorsque ceux-ci le voudront et l’y aideront. Comme dirait le dicton de chez nous : « on se peut pas raser la tête d’une personne à son absence ». L’onction populaire qui s’est exprimé en faveur de IBK dans les urnes doit l’être davantage au quotidien pour soutenir président et son équipe à répondre à leurs aspirations profondes. Dix ans de pratiques tordues, malsaines sur fond d’un laisser aller et d’une permissivité incroyables avaient fini de pervertir un bonne partie des Maliens. Comme inverser cette fâcheuse tendance ? Il leur faudra donc accepter de faire une cure ‘’comportementale’’, une condition indispensable d’accompagner leur joker. Les fonctionnaires doivent arrêter de voir en la fonction publique une sinécure et un haut lieu de business, favoritisme de népotisme, de favoritisme de corruption. Les acteurs de l’école doivent accepter ramener l’école à l’école et la sortir des contingences politiques pour donner lui donner ses lettres de noblesse. Les hommes politiques doivent accepter de mettre l’intérêt du pays devant leurs intérêts personnels et égoïstes. Ils doivent cesser de voir en l’Etat une vache laitière pour eux et leurs entourages. Et porter en bandoulière une certaine éthique qui n’est du reste pas antinomique à la politique comme pourraient le penser certains. Les juges doivent accepter de sortir de la logique d’une justice à deux vitesses qui lèsent les pauvres au profit de ceux qui distribuent à la pelle les espèces sonnantes et trébuchantes. Les acteurs de la santé doivent rendre service en ne perdant pas de vue le serment prêté en obtenant le diplôme. La liste des secteurs appelés à changer n’est pas exhaustive. Comme on peut bien voir, le changement ne se réalisera pas par des cantiques ou des gesticulations mais par un changement de comportement. C’est à ce prix que les Maliens pourront aider le tout nouveau président à traduire en actes concrets ses promesses de campagne.
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