Après les sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo se trouve face à un dilemme : quitter le pouvoir ou plonger le pays dans le chaos.
La décision est tombée dru. En marge de la prestation de serment du Président sénégalais nouvellement élu, Maky Sall, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont décidé d’appliquer, lundi dernier à Dakar, leurs sanctions : un embargo diplomatique, financier, économique avec effet immédiat. Désormais les frontières et ports des pays de la sous-région sont interdits au Mali. Sans oublier le gel des comptes du pays au niveau de la BCEAO. Des sanctions approuvées er corsées par l’Union afrcaine(Ua) Dur ! La nouvelle a fait l’effet d’une douche froide à la junte, elle qui comptait sur l’indulgence de l’organisation sous-régionale après avoir rétabli les institutions républicaines sans parler de son propre départ. Un départ sur lequel la CEDEAO est intransigeante. Pour le reste du peuple malien, c’est le désarroi et la panique. Le spectre des lendemains déchanteurs plane. Hier à Bamako, c’était la ruée sur les marchés et les stations d’essence et les banques, qui pour faire le plein, qui pour faire des retraits. Les rumeurs sur la flambée des prix et la pénurie de certaines denrées sont passées par là.
Alors Sanogo aura-t-il la sagesse de céder le pouvoir ? En tout cas, c’est le choix qui s’offre à lui au regard de son isolement qui va crescendo et surtout de son cuisant échec sur le dossier qui lui avait servi de prétexte pour s’emparer du pouvoir: la crise au nord-Mali. En trois jours, les rebelles ont mis à profit la confusion créée par le putsch pour ratisser large. Les régions de Kidal, Gao et Tombouctou sont tombées avec une facilité déconcertante dans les mains du MNLA et Ançardine. Les populations de Mopti vivent dans la psychose d‘une prise imminente de la région. La partition de fait du Mali est une réalité aujourd’hui. Ce choix s’impose d’autant plus au chef de la junte que même certains de ses défenseurs commencent à mettre du bémol dans leurs propos et actes au regard des sanctions annoncées et leurs conséquences sur les populations. « Il doit partir maintenant s’il veut l’intérêt du Mali. Faute de quoi les gens ne pourront plus vivre dans ces conditions », se lamente un pro-putsch.
Le capitaine Sanogo doit plus que jamais jouer la carte du réalisme en acceptant la sortie de crise de la CEDEAO pour non seulement permettre au Mali de remettre la démocratie sur les rails mais aussi d’endiguer, voire stopper la progression des rebelles. En effet la CEDEAO envisageait l’application de l’article 36 de la constitution du Mali en cas de renoncement de ATT au pouvoir. Lequel article stipule que c’est le président de l ‘Assemblée nationale qui dirige le pays en cas de vacance ou d’empêchement absolu du Président constaté par la cour constitutionnel. C’est en cela que les Maliens pourront juger de la crédibilité des propos du président putschiste à sauver le pays. C’est en cela qu’il donnera corps à cette sagesse du Mandé, qui nous enseigne que le bateau Mali tanguera mais ne chavirera pas. En tant que Timonier du jour du bateau Mali, à toi de jouer mon capitaine !
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