Cinq jours après le putsch, la junte militaire est réduite aux abois. Elle fait face au feu roulant de critiques tant à l’intérieur du Mali qu’à l’extérieur. Les messages sont clairs : le retour à l’ordre constitutionnel, et celui des militaires dans les casernes. Lundi dernier 26 mars, 21ème anniversaire de l’avènement de la démocratie au Mali, la majorité des partis politiques et des associations ont vigoureusement dit non au putsch qui est un coup dur à la démocratie. Des jeunes avaient même décidé de marcher sur l’ORTM avant de se raviser in extremis. Siaka Diakité, secrétaire général de la principale centrale syndicale des travailleurs, a annoncé prochainement un plan d’action pour pousser les mutins à abandonner le pouvoir. Au même moment les sanctions, au plan international, viennent corser la situation déjà précaire d’un CNRDRE en manque d’agenda clair. Autre déboire des militaires, c’est la situation déliquescente du Nord où les rebelles progressent dans leurs actions. Pourtant le capitaine Amadou Haya Sanogo avait justifié son coup d’Etat par « l’incompétence » de ATT à gérer la crise du Nord. Ironie de l’histoire, il demande la négociation aux rebelles marchant du coup sur les plates-bandes de celui qu’il a déposé.
Aujourd’hui, des questions subsistent sur l’avenir du Mali. Qu’adviendrait-t-il du pays si les putschistes s’accrochaient au pouvoir ? Pourront-ils payer les salaires des militaires ou des fonctionnaires et faire face à la demande sociale qui n’attend pas ? Autant de questions qui hantent beaucoup de Maliens aujourd’hui après les sanction politiques et économiques des organisation comme l’Union africaine(Ua), l’Union européenne, la Banque africaine de développent … Et quand on sait que le Mali est largement dépendant de l’aide extérieur. Bien malin celui qui pourra apporter des éléments de réponse à ces questions tout de suite.
D’ici là les yeux sont rivés sur la Côte d’ivoire qui abrite aujourd’hui même un sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la situation au Mali, avec la présence de deux représentants du CNRDRE. L’organisation sous-régionale pourra t- elle faire fléchir les putschistes pour un retour à l’ordre constitutionnel pour sauver la démocratie malienne ? Les heures à venir nous édifieront.
Le mardi 27 mars 2012
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