L’on s’achemine vers un happy-end dans la crise politique au Mali. C’est du moins le schéma qui se dessine depuis la signature bipartite (accord-cadre) entre la junte et la Cedeao, vendredi dernier. L’accord met en application l’article 36 de la constitution selon lequel le président de l’Assemblée nationale remplace le président de la république après la démission constatée de celui-ci par la cour constitutionnelle. C’est chose faite avec la démission officielle, dimanche dernier, du président Amadou Toumani Touré. Il revient à la cour constitutionnelle de constater officiellement la vacance du pouvoir pour que l’article 36 fonctionne à plein régime. Elle doit le faire aujourd’hui même pour permettre ensuite la nomination du président de la transition. La crise constitutionnelle n’aura donc duré que deux semaines. Revoilà donc l’ordre constitutionnel.
Pour en arriver là, il a fallu que chacun y mette du sien. Ainsi la junte, au pouvoir depuis le 22 mars, s’est résolue à rendre le pouvoir aux civils après avoir exprimé des velléités de le garder jusqu’aux nouvelles élections. La pression d’une partie de la classe politique malienne et surtout l’embargo total de la Cedeao sont passées par là. Le président de l’Assemblée nationale et futur président de la transition, Dioncounda Traoré, 70 ans, ans était le candidat du parti majoritaire, l’Adéma-PASJ (Alliance pour la démocratie- Parti africain pour la démocratie et la justice) pour la présidentielle initialement prévue le 29 avril. En acceptant de présider la transition, il a dû renoncer à ses ambitions présidentielles. Le désormais ex-président du Mali président ATT a accepté de son plein gré de démissionner « sans pression mais pour l’amour du Mali ». Sans oublier la classe politique qui, après s’être divisée entre pro et anti- putsch, s’est focalisée sur l’essentiel en se rangeant, in fine, derrière la même feuille de route.
Après l’équation institutionnelle, il reste à résoudre celle sécuritaire. Il s’agit de recouvrer les 2/3 du territoire nord du Mali occupés par les rebelles du MNLA, Aqmi et Ançar Dine. A cela s’ajoute l’organisation de nouvelles élections. La partie ne sera donc pas de tout repos pour le mathématicien de président qui, selon l’esprit de l’accord –cadre, doit, au préalable désigner très prochainement un premier ministre doté de pleins pouvoirs, à la clé un gouvernement de mission. Successivement ministre de la Fonction publique, ministre de la Défense et des Affaires étrangères sous Alpha Oumar Konaré de 1992 à 1997, Dioncounda sera-t-il Hercule pour nettoyer les écuries d’Augias du Mali? C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
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