lundi 17 décembre 2012

De la Nasa à Kati, la chute de Cheick Modibo Diarra

De la planète Mars à la planète Terre, la chute aura été rapide et surtout brutale pour le désormais ancien premier ministre, Cheick Modibo Diarra. L’astrophysicien a dû présenter sa démission ainsi que celle de son équipe dans la nuit du lundi dernier après avoir été arrêté par des militaires sur ordre du capitaine Sanogo. Ironie du l’histoire, M. Diarra est contraint à démissionner par ceux la même qui l’ont mis sur le piédestal après le coup d’Etat du 22 mars. L’homme cristallisait à lui seul toutes les critiques, même de celles de ceux qui lui vouaient estime et admiration. En quelques mois à la primature, il a progressivement dilapidé son capital sympathie. On lui a reproché de s’être emmurer dans sa tour d’ivoire avec gestion en solo des affaires. Conséquence, il est devenu la tête de Turc d’une bonne partie de l’opinion nationale, voire internationale. Comme l’attestent les propos du capitaine Sanogo ce mardi à la télévision nationale, selon lesquels, Cheick Modibo Diarra « n’avait aucun égard pour le peuple, ne reconnait pas l’autorité du président de la République, voyage sans rendre de compte à personne». Selon le chef de l’ex-junte, beaucoup de Maliens se sont rendus à Kati, où se trouve ses quartiers, pour exprimer leur ras-le -bol face aux errements de l’ex- PM. C’est le cas du groupe Yèrèwolo ton qui, selon des indiscrétions, lui en voulait à mort ces derniers jours tout comme le collectif des patriotes qui était, avec d’autres regroupements comme les commerçants détaillants de la tendance Jeamile Bittar, à l’aéroport de Bamako-Sénou le lundi dernier pour l’empêcher de voyager. « Cheick Modibo Diarra voulait fuir. Les Américains ont filé beaucoup d’informations à Kati sur ses manœuvres malsaines », affirme sur un ton amer, un responsable du collectif des patriotes, très introduit auprès des militaires. Les organisations pro putsch sont restées de marbre après sa démission. Un signe sans doute révélateur de leur divorce d’avec l’ancien premier ministre de « pleins pouvoirs ». Le fait que Cheick Modibo Diarra n’ait pas entrepris cette démarche de plein gré n’a apparemment eu aucun impact négatif sur la suite des événements. Les Maliens ont paisiblement vaqué à leurs occupations depuis 48heures sans que personne ne s’exprime réellement contre ce départ forcé. A l’international également, la démission de M. Diarra n’a pas semblé émouvoir outre mesure. La France, les Etats-Unis, l’Union africaine etc. ont implicitement exprimé leur satisfaction à travers des déclarations de principe tout en condamnant la manière. La CEDEAO, par exemple qui n’était pas en de très bons termes avec l’homme de la Nasa. L’organisation sous-régionale, à l’issue de son dernier sommet à Abuja, avait réitéré dans ses recommandations l’interdiction faite aux dirigeants de la transition de se présenter à l’élection présidentielle à venir. Un avertissement à peine voilé à Cheick Modibo Diarra qui avait affiché ses ambitions. Ainsi se referme sur un échec la première manche sur terre pour Cheick Modibo Diarra. Jouera-t-il une seconde manche pour sauver la face ?

samedi 17 novembre 2012

Billet : Le Mali de N’Golo...

Ah Maliba ! Ainsi s’exclamait l’autre jour N’Golo, étonné qu’il est, des signes d’espoir et des réussites que le pays engrange en dépit de la crise. Le bonhomme était pris d’un un terrible vague à l’âme depuis le 22 mars, date de l’effondrement de la démocratie malienne. Aucune bonne parole ne le consolait, aucune rhétorique ne parvenait à le convaincre, même les succulents mets et les câlineries de sa plus jeune femme n’ont pas réussi à le remettre d’aplomb. La famille craignait fort qu’il ne soit terrassé par un infarctus du myocarde tant son cœur se pinçait à mesure que le Mali déroulait de feuilleton des péripéties de sa crise... [b Depuis la semaine, le fiel du Bamanan se réduit commune peau de chagrin. Et les raisons n’ont pas manqué. L’autre jour, le vieux N’Golo, qui prenait une détente cathodique, n’a pu s’empêcher de jeter un ouf de soulagement lorsque le présentateur du journal télévisé 20h a annoncé l‘inauguration d’une sucrerie d’une capacité de production de 104 000 tonnes par an, à Mbéwani, dans la région de Ségou. Tout comme il a jubilé le dimanche dernier pour saluer la prouesse du Djoliba AC pour sa brillante qualification en finale de la coupe de la Confédération africaine de football(CAF). [B Last but not least, ] N’Golo a accueilli la semaine dernière avec des larmes de joie la nouvelle de l’admission de son fils, médecin de son état, au 16ème concours d’agrégation du CAMES au Gabon marqué par le 100% des six candidats maliens. Inutile de souligner le baume qui a envahi le cœur du vieux nostalgique des pages glorieuses du Mali après l’engagement des chefs d’Etat de la Cédéao à envoyer des forces libérer le Nord et restaurer la dignité du Malien. Et notre vieillard d’entonner une vieille chanson selon laquelle le bateau Mali tangue mais ne chavire jamais. Un secret espoir que plus d’un Malien nourrit avec N’Golo…

jeudi 8 novembre 2012

Mali : En avant pour la guerre qui met fin à la guerre !

Aujourd’hui rien ne doit dévier le Mali d’une option militaire pour libérer ses régions septentrionales. Surtout pas un simulacre de dialogue avec Ançar Dine. La guerre qui met fin à la guerre. Voici la formule utilisée par le Premier de transition, Cheick Modibo Diarra, dans une de ses envolées lyriques sur la crise du pays. Elle doit être à présent réchauffée et mise en pratique. Le contexte s’y prête d’autant plus que notre pays fait aujourd’hui l’objet d’une mobilisation tous azimuts pour la libération des régions sous le joug des islamistes. Une récente rencontre à Bamako des experts internationaux pour planifier une intervention militaire a permis de préciser davantage l’imminence d’une guerre inévitable. Mieux elle a permis de savoir que la crise, si elle est malienne, doit mobiliser même au delà du continent. Ainsi, selon les experts internationaux, des troupes non-africaines pour les opérations aériennes sont nécessaires dans la perspective d’une intervention militaire. Plus que jamais, le Mali doit prendre le tempo en s’inscrivant résolument dans cette dynamique de guerre. C’est une occasion à saisir par l’armée malienne pour laver l’affront subi lors de la chute des trois régions et surtout de sortir de son « repli tactique » qui n’aura que trop duré. Plus question de se laisser divertir par une quelconque idée de dialogue. L’heure n’est pas du tout au dialogue fût-il sous l’égide du zélé médiateur de la Cédéao, le président burkinabé, Blaise Compaoré. En tout cas pas avec à des islamistes qui ont humilié, par des pratiques et des comportements d’une autre époque, le pays le réduisant à la risée du monde entier. Il ne faut donc pas tomber naïvement dans le traquenard des islamistes. En effet, les fous de Dieu sentent le roussi et ont la trouille à l’idée d’une intervention militaire imminente, c’est pourquoi ils n’ont pas hésité à sauter dans l’avion envoyé par le Burkina pour discuter avec Bassolé et Compaoré. Ils donnent ainsi le change en se montrant favorable pour le dialogue et une déconnexion avec Aqmi. Diversion ? Ançar Dine veut ainsi surfer sur la vague de manœuvres dilatoires et des faux- fuyants pour desserrer l’étau qui va bientôt l’anéantir. Accepter ce dialogue avec le mouvement lui offrirait le temps de se préparer avant de porter un autre coup de poignard dans le dos du peuple malien. Une chose est claire, Ançar Dine n’est ni plus ni moins qu’un avatar d’Aqmi, et à ce titre il agit avec sa bénédiction pour les besoins d’un prosélytisme islamiste. Une rupture d’avec Aqmi paraît dès lors comme une gageure pour le groupe islamiste. C’est ce qui explique son obstination et son intransigeance pour l’application de la charia comme condition préalable à une ‘’collaboration’’ avec le Mali. Cette prétendue ouverture au dialogue sur le tard du groupe islamiste n’est pas sans rappeler la diversion du mouvement indépendantiste MNLA qui, pour des raisons inavouées, revoyait sa pâle copie en renonçant à l’indépendance pour l’autodétermination. Le Mali a été poussé à la guerre par les islamistes en dépit des appels au bon sens. L’heure de la guerre est arrivée. En avant donc pour la guerre qui met fin à la guerre. Pour l’honneur du pays de Soundjata Kéita !

mercredi 24 octobre 2012

Billet : Tabaski 2012, au nom du bélier

C’est le vendredi prochain que la communauté musulmane va célébrer l’Aïd -el- Kebir, prosaïquement appelé la fête des moutons. La semaine pourrait bien s’appeler la semaine du mouton. Difficile d’être chef de famille à cette approche de la fête. Surtout par ces temps de crise où la conjoncture est jugée difficile par les surenchères de toutes sortes. Loin s’en faut. En effet Le challenge est grand pour les chefs de famille : il faut perpétuer le sacrifice d’Abraham pour témoigner sa bonne foi au bon Dieu. A cet exercice, chacun y va de sa manière. D’aucuns le font pour se rapprocher davantage de Dieu. D’autres par snobisme cherchent le plus gros et gras mouton de la rue ou du quartier pour se faire remarquer. Pourtant les préceptes coraniques sont clairs : il n’est guère fait obligation à un fidèle qui n’a pas les moyens. Pris en sandwich par les femmes qui réclament à cors et à cris l’argent pour les habits de fête des enfants et ces derniers qui attendent impatiemment le mouton de fête pour relever la tête face à leurs amis du coin qui s’affichent ostensiblement avec leur beau bélier. Il faut faire feu de tout bois pour satisfaire les desiderata de sa famille. C’est le cas Mamadou, un de ces Maliens moyens qui arpentent les rues et quartiers à la recherche de la pitance quotidienne. Le pauvre ne dort presque pas depuis quelques jours, obnubilé qu’il est, par l’idée d’acheter l’animal de sacrifice. Pas besoin de réveil, il s’arrache de son lit aux aurores de lui-même. Une fois dans la rue, comme un fou, il s’engage dans un soliloque en vue de tracer tous les plans possibles pour arriver à sa fin. A la vue des béliers si proches mais si loin, il devient furax contre les vendeurs de moutons qui écument les marchés et les quartiers de la capitale. Car, maugrée-il, ce sont des cafres qui en rajoutent à la souffrance des gens. Allusion faite par lui au prix toujours élevé des prix nonobstant les efforts du gouvernement. Il dévie autant que faire qu’il peut les chemins qui passent par les marchés à bétail. Faut-il aller jouer au pickpocket au grand marché en proie un charivari indescriptible ? Faut-il jouer au faux marabout au coin de la rue pour plumer quelques pigeons en quête de formules miraculeuses ? Où faut-il tout simplement aller nuitamment enlever subrepticement dans une famille l’animal de toutes les convoitises ? Autant de questions qui passent par la tête de Mamadou. Comme quoi au nom du mouton de fête, tous les coups sont permis !

lundi 22 octobre 2012

Médias : la tyrannie de la rumeur

Sommes-nous actuellement dans une société de désinformation ? Loin d’être saugrenue, la question mérite d’être posée tant les rumeurs ont, pour ainsi dire, le vent en poupe dans le Mali en crise. Et quand on sait que les spécialistes de la sociologie des médias retiennent la rumeur parmi les diverses manifestations de la désinformation. Les canaux traditionnels d’information que sont les médias semblent se résigner devant ce qu’on pourrait appeler l’inflation les rumeurs qui lui tiennent la dragée haute. Devant la difficulté d’accès aux sources d’information ou souvent par boulimie de scoop, des journalistes n’hésitent pas de relayer ces informations non vérifiées. Le plus vieux média du monde pour reprendre Jean-Noël Kapferer est en passe de prendre les commandes du quatrième pouvoir. Chaque jour qui passe suffit son lot de rumeurs aussi rocambolesques les unes les autres. Au grand désarroi des populations échaudées par les récentes convulsions liées aux événements du 22 mars dernier. Car l’une des caractéristiques de la rumeur est la négativité. Elle rapporte généralement des nouvelles inquiétantes comme des accidents, la agressions, les meurtres… Tantôt c’est la rumeur d’une brouille entre le capitaine Sanogo et Dioncounda ou avec sa troupe, tantôt l’homme fort de Kati est victime d’accident ou de la liquidation des Bérets rouges à Kati . Il serait fastidieux d’égrener ici le chapelet de rumeurs qui ont donné des sueurs froides au peuple. La dernière rumeur qui fait le buzz, c’est la nouvelle de l’arrestation de l’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants, le Gal Sadio Gassama. Une arrestation qui remonterait entre le 21 et le 22 septembre dernier et consécutive à la dénonciation par un adjudant chef de l’armée pris flagrant délit de sabotage des sur les engins blindés de Kati. A ce rythme, il ne serait pas étonnant qu’on nous annonce la fin du monde demain matin’’ déclarait il y a quelques jours, avec une pointe d’humour, un vieillard excédé par la de valse de rumeurs. A l’instar des groupes islamistes qui dictent leur loi au Nord, la rumeur aussi exerce sa tyrannie surtout au Sud. Pouvait –il en être autrement ? Comme dirait l’autre, la rumeur est le marché noir de l’information. Elle est très souvent secrétée par l’absence d’informations émanant de sources officielles. Or la crise a semblé donner une constipation communicationnelle aux autorités qui ne distillent que parcimonieusement les informations.

Billet : le Mali multiple et divisible...

Le Mali un et indivisible ! C’est la formule magique du moment et de loin la plus usitée depuis la chute des trois régions du Nord du pays. On croirait qu'elle ouvre toutes les portes du bonheur... Tout le monde se l’approprie et entonne le refrain à tout bout de champ. Les hommes politiques, les associations et autres regroupements manient la formule à l’envi comme pour libérer le trop plein de patriotisme ou de chauvinisme. Histoire de défier peut-être les islamistes qui ont pignon sur rue dans les zones occupées. Même Toto dont la performance scolaire n’a pas dépassé le cap de la première année fondamentale a fini par mémoriser l’incantation et l’utilise correctement pour montrer qu’il a pu glaner quelques traîtres mots de la langue de Molière pour en faire une phrase. Le citoyen lambda à force d’ingurgiter les mêmes formules éculées en est tout simplement blasé. « La mayonnaise tarde à prendre… » Seulement voilà, la mayonnaise tarde à prendre. Le cantique a du mal à produire des effets escomptés. Elle sonne creux, ses échos n’atteignent guère un lointain horizon. Les régions demeurent toujours dans le giron des bandits armés qui y imposent leurs pratiques antédiluviennes au grand des populations, réduites à la résignation faute de sauveurs. Ironie de la formule, au lieu d’avoir le don de raffermir l’union entre les Maliens, elle semble les diviser. Dès le lendemain du putsch, cette division entre les hommes a commencé avant que celle territoriale n’intervienne à la suite de l’invasion djihadiste. Depuis la division continue sur presque tous les dossiers : sur le coup d’Etat, la formation du gouvernement, sur l’arrivée des troupes militaires étrangères au Mali… et j’en oublie. Alors question, faut-il toujours continuer à rabâcher « le Mali un et indivisible » dans ces conditions ? En attendant de répondre à cette question périlleuse, trouvons une formule par intérim à l’image du président par intérim. Elle est simple mais pourrait donner des boutons à ceux qui chérissent la première: Le Mali multiple et divisible.

jeudi 20 septembre 2012

Indépendance du MALI : Modibo Kéita ou l’homme des 8 glorieuses du Mali

A son accession à l’indépendance le 22 septembre 1960, le Mali sous l’impulsion de Modibo Kéita, opte pour le socialisme. La première république est née, marquée par une forte dose de centralisation. A l’instar de ces consœurs négro-africaines, la république du Mali se caractérise par un présidentialisme dominé par le charisme de Modibo Kéita. Le fils de Daba Kéita ne met pas de temps à imprimer sa marque à la construction du pays. Il joue la carte du pragmatisme sous-tendu par un patriotisme à toute épreuve. L’ère des nationalisations Le premier plan quinquennal lancé en octobre 1961, procède de la volonté de décoloniser l’économie, la création d’une monnaie nationale et d’un institut d’émission, la réforme de l’éducation en 1962 pour la décolonisation des esprits, sont entre autres des actes concrets posés par le régime socialiste. Sous la première République, quantité de sociétés et entreprises d’Etat on été créées, dotant du coup le Mali d’un tissu industriel. Il s’agit entre autres de : la Compagnie malienne des textiles(COMATEX), les abattoirs frigorifiques de Bamako et de Gao, les Tanneries du Mali(TAMALI), la Société nationale des tabacs et allumettes du Mali(SONATAM), la Société d’exploitation des produits oléagineux(SEPOM), la Société des conserveries du Mali(SOCOMA), une Société de montage de radio(SOCORAM), la Compagnie malienne de navigation(COMANAV), la Société nationale de recherche et d’exploitation des ressources minières(SONAREM). La Société malienne d’importation et d’exportation(SOMIEX) et l’Office des produits agricole du Mali(OPAM), véritables symboles du monopole d’Etat, étaient chargés respectivement d’importer les produits et de commercialiser les céréales. Il faut signaler qu’à l’époque, les chaussures et les ceinturons des militaires maliens étaient fabriqués sur place par TAMALI. Autant d’actes concrets posé
s dans un laps de temps qui illustrent éloquemment la volonté du président d’impulser une dynamique nouvelle de développement viable et autocentré à la république naissante. Le président Modibo Kéita n’aura pas malheureusement pas le temps de poursuivre ses efforts de construction du pays. Il sera arrêté dans son élan par un coup d’Etat militaire, le premier du pays. En effet l’orientation socialiste du président, son retrait de la zone Franc et sa collaboration avec les pays de l’Est ont été ont été considérés comme un crime de lèse-majesté, voire un casus belli pour la France. Donc après huit ans de règne, le régime socialiste est balayé, le 19 novembre 1968, par un groupe d’officiers. Regroupés au sein du Comité malien de libération nationale(CMLN), ces jeunes officiers sont dirigés par le lieutenant Moussa Traoré. Ainsi se fermait une belle page de l’histoire du Mali indépendant.

jeudi 26 juillet 2012

Crise sociopolitique au Mali : Ces signes d’espoir

L’information a été donnée par nos confrères du journal « Les Echos « dans leur livraison du 23 juillet : la force de la Cédéao devrait bientôt être déployée à Bamako. Après s’être vigoureusement opposée à l’envoi de cette force pendant longtemps, l’ex-junte a lâché du lest. De bon augure dans la perspective de la décrispation de la crise sociopolitique que connaît le pays. En effet le Sud notamment la capitale Bamako vivait une insécurité qui a culminé avec l’agression du président par intérim, Dioncounda Traoré le 21 Mai 2012, deux mois jours pour jour après le coup d‘état du 22 Mars. Cette agression avait du reste conforté la Cédéao dans son projet d’envoi d’une force de 600 hommes pour sécuriser la capitale malienne et les organes de transition. Signes d'espoir Le moins que le puisse dire est que les lignes commencent à bouger lentement mais sûrement. L’acceptation de la force de la Cédéao est peut être le début d’une relative embellie dans les relations entre ce qui fut le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) et l’organisation sous-régionale qui se regardaient en chiens de faïence avec pour conséquence immédiate, l’enlisement de la situation. Soucieuse d’apporter une solution à la crise malienne, l’Union européenne a exprimé, lundi dernier, sa disponibilité à prêter main forte au Mali dans le cadre du déploiement de cette force africaine, mais sous mandat de l’ONU. L’institution européenne évoque surtout une force de « stabilisation », seule gage pour enclencher le processus de reconquête des régions occupées du nord. Sans oublier l’annonce d’une prochaine reprise graduelle de sa coopération au développement. Autre signe d’espoir, le très probable come-back de Dioncounda Traoré ( annoncé pour la fin de la semaine) qui devrait permettre, sans doute, de finaliser le processus de formation d’un gouvernement d’union nationale amorcée sous la houlette du premier ministre Cheick Modibo Diarra et sur injonction de la CEDEAO. Ces derniers développements pourraient donner un nouveau souffle au climat sociopolitique actuel. Pour ce faire, il importe que chaque Malien, surtout la classe politique et la société, y mettent du sien en faisant l’effort de mettre sous le boisseau, antagonismes de chapelles et autres contingences pour emboucher la même trompette et regarder dans la même direction. Pour le bonheur du Mali.

Crise malienne : et si on aidait Cheick Modibo Diarra ?

Le premier ministre de transition, Cheick Modibo Diarra fait face aux feux roulants des critiques d’une partie de la classe politique. Pourtant,il a besoin du soutien de tous pour réussir sa mission. Le premier ministre, Cheick Modibo Diarra (CMD), est devenu la tête de Turc d’une bonne partie des hommes politiques maliens, en l’occurrence ceux estampillés FDR (Front pour la démocratie et la république). Toutes les occasions sont bonnes pour le sabrer et le vouer aux gémonies. On devient de plus en plus grincheux à son égard, on voit tout en noir dans ce qu’il entreprend. La pression monte d’un cran au fur et à mesure que la date butoir du 31 juillet pour la formation du gouvernement d’union nationale imposée par la Cédéao approche. Dernière trouvaille du FDR : il demande purement et simplement sa démission et celle de son gouvernement pour "incompétence et amateurisme". Cette décision, pour le moins radicale, est loin d’arranger une situation qui commençait pourtant à susciter un brin d’espoir avec les consultations entreprises par le Premier ministre en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale. Diabolisation Cette logique de ‘’diabolisation’’ du PM peut apparaître, in fine, aux yeux d’une bonne partie de l’opinion nationale, comme une campagne de dénigrement qui pourrait produire l’effet inverse : susciter la sympathie de nombre de Maliens. Nos compatriotes y voient une volonté de nuire gratuitement à un homme soucieux de servir sa patrie dans des circonstances difficiles. Son seul tort? Se trouver sur le chemin des hommes politiques cupides. Comme dirait le proverbe : « Il y a des limites à tirer sur la queue de l’âne ». Modibo est loin de convaincre réellement le peuple malien sur sa gestion, certes. Comme tout mortel, il traîne ses défauts et ses limites, tout "Marsien" qu’il puisse être. De là à lui mettre des bâtons dans les roues, il n'y a qu'un pas à pas franchir. La conséquence regrettable est qu'au delà de l’astrophysicien, c'est le peuple malien qui souffre. D’où la nécessité de songer à la formule tant chérie par l'ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) : « il faut savoir raison garder. » Il est illusoire, voire surréaliste de penser qu'en trois petits mois, CMD pourra d'un seul coup de baguette magique apporter une solution aux problèmes dont souffre le pays. Il n’a pas non plus la force d'Hercule pour nettoyer les très sales "écuries de la politique malienne" en un laps de temps très court. Ses détracteurs doivent savoir qu’ils jouissent eux d'un préjugé très défavorable auprès de l'opinion publique malienne, à cause de leur gestion calamiteuse de l’ère démocratique. Beaucoup de Maliens sont plutôt agacés
par les cris d’orfraie et les agitations des membres du FDR, qui n'ont pour seul but que de revenir aux affaires pour satisfaire leurs appétits gargantuesques. C’est pourquoi, contexte oblige, ils gagneraient à revoir leur copie pour apporter appui et assistance à l’enfant de Ségou dans la réussite de sa mission, dans l'intérêt du pays. En tout cas, le seul mot d’ordre ou slogan qui vaille doit être : je SCMD (je soutiens Cheick Modibo Diarra) et son équipe !

vendredi 15 juin 2012

vendredi 11 mai 2012

Caravane de solidarité pour le Nord-Mali : Les Maliens du Sénégal se mobilisent

L’ambassade du Mali au Sénégal a abrité ce mercredi 9 mai 2012 une cérémonie certes modeste mais pleine de sens. Il s’agit de la conférence de presse qui consacrait du coup le lancement officiel de la caravane de solidarité pour les régions du Nord-Mali, organisée par le collectif des ressortissants maliens de Dakar sous l’égide du Conseil des Maliens du Sénégal. Le but de la caravane est de collecter des dons de diverses natures pour lesdites populations. La caravane s’étendra sur trois semaines. La première (semaine en cours) sera marquée par la sensibilisation et la mobilisation autour du projet et de sa mise en œuvre pendant que la deuxième verra la collecte des dons et une marche. La dernière semaine sera réservée à la caravane proprement dite. Celle-ci ira de Thiès à Mbour et Kaolack en passant par Tambacounda, Kidira(Sénégal) et Kayes. La boucle sera bouclée à Bamako par un concert pour la paix. Des points de collectes pour les dons en nature sont définis à travers Sénégal. Le compte Ecobank du conseil des Malien du Sénégal est retenu pour les gestes pécuniaires. Pour Nana Haidara, la présidente du comité d’organisation de la caravane, la chaine de solidarité agissante en faveur des populations du Nord-Mali est un devoir civique et citoyen qui s’inscrit dans une vieille tradition bien malienne d’entraide. « Nous n’avons pas d’armements lourds, a-t-elle ajouté, mais notre énergie et notre savoir-faire, notre solidarité et notre savoir-faire au profit des populations sinistrées. Le sociologue sénégalais Djiby Diakhaté en a appelé au devoir de responsabilité citoyenne et de vigilance pour protéger le Mali qui, selon lui, est un réservoir de valeurs dont la déstabilisation aura des effets collatéraux sur toute la sous-région. L’ambassadeur du Mali au Sénégal, Moulaye Ali Ascofaré, satisfait de l’initiative a dit toute sa conviction quant à sa pleine réussite. Charles Dembélé, le chargé des relations extérieures de la caravane, a donné des assurances par rapport aux dispositions logistiques et sécuritaires de la caravane. Commencée par une minute de silence aux victimes, la cérémonie a pris fin par la des bénédictions dites par El Hadj Moro Camara, le président du Conseil des Maliens du Sénégal. Moussa CAMARA à Dakar

jeudi 26 avril 2012

Essai de voix

Nouveau gouvernement du Mali : Place aux technocrates !


Fin de suspense ! Attendue depuis une depuis près d’une dizaine de jours  après la nomination  de l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra à la Primature, la liste du nouveau  gouvernement  a été dévoilée hier matin.  Le nouvel attelage  gouvernemental est riche de 24 portefeuilles ministériels contre 32 pour le défunt régime.  Les nouveaux ministres ont la particularité d’être des gens ‘’neufs’’ pas connu du grand public et  n’ayant pas figuré dans les gouvernements des 20 dernières années.  Black-out total sur les hommes politiques. Bienvenue aux  technocrates.
Les militaires se sont taillés 3 postes ministériels, et non des moindres. Il s’agit du portefeuille de Défense et des Anciens Combattants occupé par le colonel-major Yamoussa CAMARA, celui de la Sécurité intérieure et de la Protection civile revient au Gal Tiéfing Konaté et enfin le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire échoit au colonel Moussa Sinko COULIBALY, chef de cabinet du président du CNRDRE.  Trois ministères sont détenus par les femmes dont celui  de l’Artisanat, De la Culture et du Tourisme.
Le nouveau gouvernement  suscite un engouement certain chez les populations, déçues par les politiques,  qui voient en elle une constellation d’hommes intègres  et  compétents capables de nettoyer les  ‘’écuries maliennes’’. On peut citer exemple  le nouveau ministre  de la Justice, Garde des Sceaux, le jeune Malick Coulibaly  dont la démission de la magistrature, en 2008 pour ne pas cautionner une injustice,  avait été  saluée même au delà  des frontières du pays, ou encore Hamadoun Touré, le ministre de Communication, de la Poste et des Nouvelles Technologies, porte-parole du gouvernement qui est un journaliste chevronné diplômé du CESTI (1976, 4ème promotion) et anciennement porte-parole de l’ONU en Côte d’ivoire.
A contrario, le réveil a été brutal pour les hommes politiques,  qui crient à la trahison. Pour la classe politique, la formation du nouveau gouvernement jure avec l’article 6 de l’accord-cadre qui stipulait la formation d’un gouvernement d’union nationale.  En tout cas, la partie ne sera pas de tout repos  pour l’équipe de l’homme de la NASA. Elle doit urgemment résoudre deux équations. Il s’agit de celle du Nord-Mali aux mains des rebelles du MNLA et des  islamistes de  Ansar Dine et de Aqmi.  Avant de s’atteler à  l’organisation d’élections  libres et transparentes. Du pain sur la planche.

lundi 16 avril 2012

Moulaye Ali Khalil Ascofaré, ambassadeur du Mali au Sénégal« L’unicité du Mali n’est pas négociable »


Le collectif de la communauté malienne au Sénégal en collaboration avec le Forum international sur la paix en Afrique(Fipa) et la Solidarité malienne au Sénégal(Somase), a organisé un sit-in, samedi 14 avril 2012 à 16 heures, devant la Radiodiffusion télévision du Sénégal(RTS). Le sit-in qui a drainé des dizaines de personnes visait à dénoncer l’occupation des trois régions Nord du Mali par les rebelles du Mnla et les islamistes de Aqmi et de Ansar dine. « Sauvegardons le riche patrimoine du Nord Mali : Tombouctou, Gao et Kidal » et « Non au complot pour la balkanisation du Mali » étaient, entre autres, slogans qu’on pouvait lire sur les banderoles. Des pancartes portant chacune les 8 régoins du Mali et le district de Bamako étaient ostensiblement brandies pour magnifier l’unicité du Mali. Le président de la Somase, Diaguina Diarisso et le 2ème adjoint de la communauté malienne au Sénégal, Almadani Ibrahima Touré, ont fustigé les agissements ignobles des forces d’occupation avant d’affirmer leur détermination à les dégager par tous les moyens possibles. Les autres interventions en Bambara, Sonraï et Wolof ont renchéri ces prises de positions par des mots musclés.
Dans la déclaration lue par Charles Dembélé, les organisateurs saluent les efforts conjugués de la CEDEAO et la communauté internationale pour le rétablissement de l‘ordre constitutionnel au Mali. La déclaration condamne la tentative de balkanisation du Mali et réaffirme son attachement au sacro-saint principe de l’intangibilité des frontières. A l’issue du sit-in, ladite déclaration de deux pages a été remise à l’ambassadeur du Mali au Sénégal, son Excellence Moulaye Ali Khalil Ascofaré. Touché par la mobilisation et l’élan de solidarité des organisateurs, le diplomate a indiqué que le Mali traverse une période difficile inhérente à l’évolution de tous les grands pays. Et M. Ascofaré de marteler que L’unicité du Mali n’est pas négociable. « Si Dieu nous assiste, ces moments douloureux seront bientôt de mauvais souvenir. « Le Mali retrouvera bientôt son intégrité territoriale » a-t-il laissé entendre sous les ovations nourries des organisateurs et quelques personnes qui ont fait le déplacement à la chancellerie.

mardi 10 avril 2012

Situation politique au Mali : le dégel


L’on s’achemine vers un happy-end dans la crise politique au Mali. C’est du moins le schéma qui se dessine depuis la signature bipartite (accord-cadre) entre la junte et la Cedeao, vendredi dernier. L’accord met en application l’article 36 de la constitution selon lequel le président de l’Assemblée nationale remplace le président de la république après la démission constatée de celui-ci par la cour constitutionnelle. C’est chose faite avec la démission officielle, dimanche dernier, du président Amadou Toumani Touré. Il revient à la cour constitutionnelle de constater officiellement la vacance du pouvoir pour que l’article 36 fonctionne à plein régime. Elle doit le faire aujourd’hui même pour permettre ensuite la nomination du président de la transition. La crise constitutionnelle n’aura donc duré que deux semaines. Revoilà donc l’ordre constitutionnel.
Pour en arriver là, il a fallu que chacun y mette du sien. Ainsi la junte, au pouvoir depuis le 22 mars, s’est résolue à rendre le pouvoir aux civils après avoir exprimé des velléités de le garder jusqu’aux nouvelles élections. La pression d’une partie de la classe politique malienne et surtout l’embargo total de la Cedeao sont passées par là. Le président de l’Assemblée nationale et futur président de la transition, Dioncounda Traoré, 70 ans, ans était le candidat du parti majoritaire, l’Adéma-PASJ (Alliance pour la démocratie- Parti africain pour la démocratie et la justice) pour la présidentielle initialement prévue le 29 avril. En acceptant de présider la transition, il a dû renoncer à ses ambitions présidentielles. Le désormais ex-président du Mali président ATT a accepté de son plein gré de démissionner « sans pression mais pour l’amour du Mali ». Sans oublier la classe politique qui, après s’être divisée entre pro et anti- putsch, s’est focalisée sur l’essentiel en se rangeant, in fine, derrière la même feuille de route.
Après l’équation institutionnelle, il reste à résoudre celle sécuritaire. Il s’agit de recouvrer les 2/3 du territoire nord du Mali occupés par les rebelles du MNLA, Aqmi et Ançar Dine. A cela s’ajoute l’organisation de nouvelles élections. La partie ne sera donc pas de tout repos pour le mathématicien de président qui, selon l’esprit de l’accord –cadre, doit, au préalable désigner très prochainement un premier ministre doté de pleins pouvoirs, à la clé un gouvernement de mission. Successivement ministre de la Fonction publique, ministre de la Défense et des Affaires étrangères sous Alpha Oumar Konaré de 1992 à 1997, Dioncounda sera-t-il Hercule pour nettoyer les écuries d’Augias du Mali? C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

mercredi 4 avril 2012

Sanctions de la CEDEAO contre le Mali :Exit le capitaine Sanogo ?

Après les sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo se trouve face à un dilemme : quitter le pouvoir ou plonger le pays dans le chaos.
La décision est tombée dru. En marge de la prestation de serment du Président sénégalais nouvellement élu, Maky Sall, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont décidé d’appliquer, lundi dernier à Dakar, leurs sanctions : un embargo diplomatique, financier, économique avec effet immédiat. Désormais les frontières et ports des pays de la sous-région sont interdits au Mali. Sans oublier le gel des comptes du pays au niveau de la BCEAO. Des sanctions approuvées er corsées par l’Union afrcaine(Ua) Dur ! La nouvelle a fait l’effet d’une douche froide à la junte, elle qui comptait sur l’indulgence de l’organisation sous-régionale après avoir rétabli les institutions républicaines sans parler de son propre départ. Un départ sur lequel la CEDEAO est intransigeante. Pour le reste du peuple malien, c’est le désarroi et la panique. Le spectre des lendemains déchanteurs plane. Hier à Bamako, c’était la ruée sur les marchés et les stations d’essence et les banques, qui pour faire le plein, qui pour faire des retraits. Les rumeurs sur la flambée des prix et la pénurie de certaines denrées sont passées par là.
Alors Sanogo aura-t-il la sagesse de céder le pouvoir ? En tout cas, c’est le choix qui s’offre à lui au regard de son isolement qui va crescendo et surtout de son cuisant échec sur le dossier qui lui avait servi de prétexte pour s’emparer du pouvoir: la crise au nord-Mali. En trois jours, les rebelles ont mis à profit la confusion créée par le putsch pour ratisser large. Les régions de Kidal, Gao et Tombouctou sont tombées avec une facilité déconcertante dans les mains du MNLA et Ançardine. Les populations de Mopti vivent dans la psychose d‘une prise imminente de la région. La partition de fait du Mali est une réalité aujourd’hui. Ce choix s’impose d’autant plus au chef de la junte que même certains de ses défenseurs commencent à mettre du bémol dans leurs propos et actes au regard des sanctions annoncées et leurs conséquences sur les populations. « Il doit partir maintenant s’il veut l’intérêt du Mali. Faute de quoi les gens ne pourront plus vivre dans ces conditions », se lamente un pro-putsch.
Le capitaine Sanogo doit plus que jamais jouer la carte du réalisme en acceptant la sortie de crise de la CEDEAO pour non seulement permettre au Mali de remettre la démocratie sur les rails mais aussi d’endiguer, voire stopper la progression des rebelles. En effet la CEDEAO envisageait l’application de l’article 36 de la constitution du Mali en cas de renoncement de ATT au pouvoir. Lequel article stipule que c’est le président de l ‘Assemblée nationale qui dirige le pays en cas de vacance ou d’empêchement absolu du Président constaté par la cour constitutionnel. C’est en cela que les Maliens pourront juger de la crédibilité des propos du président putschiste à sauver le pays. C’est en cela qu’il donnera corps à cette sagesse du Mandé, qui nous enseigne que le bateau Mali tanguera mais ne chavirera pas. En tant que Timonier du jour du bateau Mali, à toi de jouer mon capitaine !

mercredi 28 mars 2012

Coup d’Etat au Mali : l’heure des interrogations





Cinq jours après le putsch, la junte militaire est réduite aux abois. Elle fait face au feu roulant de critiques tant à l’intérieur du Mali qu’à l’extérieur. Les messages sont clairs : le retour à l’ordre constitutionnel, et celui des militaires dans les casernes. Lundi dernier 26 mars, 21ème anniversaire de l’avènement de la démocratie au Mali, la majorité des partis politiques et des associations ont vigoureusement dit non au putsch qui est un coup dur à la démocratie. Des jeunes avaient même décidé de marcher sur l’ORTM avant de se raviser in extremis. Siaka Diakité, secrétaire général de la principale centrale syndicale des travailleurs, a annoncé prochainement un plan d’action pour pousser les mutins à abandonner le pouvoir. Au même moment les sanctions, au plan international, viennent corser la situation déjà précaire d’un CNRDRE en manque d’agenda clair. Autre déboire des militaires, c’est la situation déliquescente du Nord où les rebelles progressent dans leurs actions. Pourtant le capitaine Amadou Haya Sanogo avait justifié son coup d’Etat par « l’incompétence » de ATT à gérer la crise du Nord. Ironie de l’histoire, il demande la négociation aux rebelles marchant du coup sur les plates-bandes de celui qu’il a déposé.
Aujourd’hui, des questions subsistent sur l’avenir du Mali. Qu’adviendrait-t-il du pays si les putschistes s’accrochaient au pouvoir ? Pourront-ils payer les salaires des militaires ou des fonctionnaires et faire face à la demande sociale qui n’attend pas ? Autant de questions qui hantent beaucoup de Maliens aujourd’hui après les sanction politiques et économiques des organisation comme l’Union africaine(Ua), l’Union européenne, la Banque africaine de développent … Et quand on sait que le Mali est largement dépendant de l’aide extérieur. Bien malin celui qui pourra apporter des éléments de réponse à ces questions tout de suite.
D’ici là les yeux sont rivés sur la Côte d’ivoire qui abrite aujourd’hui même un sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la situation au Mali, avec la présence de deux représentants du CNRDRE. L’organisation sous-régionale pourra t- elle faire fléchir les putschistes pour un retour à l’ordre constitutionnel pour sauver la démocratie malienne ? Les heures à venir nous édifieront.
Le mardi 27 mars 2012

jeudi 22 mars 2012

Coup d’Etat au Mali : ATT s’en va avant l’heure


Le pouvoir se trouve désormais au Mali entre les mains d’une junte militaire dirigée par le capitaine Amadou Sanogo.

L’onde de choc de la crise au Nord-Mali a finalement emporté le régime de Amadou Toumani Touré. Une junte militaire s’est s’emparée du pouvoir, à travers une déclaration lue ce jeudi à 4 h 30 du matin sur les ondes de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali(ORTM), déjà investi dans la journée du mercredi. Elle est dirigée par le capitaine Amadou Sanogo.
Dans la déclaration lue par son porte-parole, le lieutenant Amadou Konaré du Comité national pour le redressement, la démocratie et la restauration de l’Etat(CNRDR), justifie la prise du pouvoir par l’incurie du régime dans la gestion de la crise du Nord éclatée à la mi-janvier 2012.
La suspension de la constitution, la dissolution de toutes les institutions, la formation d’un gouvernement d’union nationale sont, entre autres mesures immédiates annoncées par la junte. Un couvre-feu a été instauré dans foulée.
Tout est parti d’une mutinerie dans la caserne de Kati, à une quinzaine de kilomètre de Bamako. Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le Gal Sadio Gassama, venu calmer les mutins a été conspué et la rencontre a dégénéré. Des soldats de ladite caserne ont mis le cap sur Bamako à bord de pick-up avant d’investir l’ORTM où ils ont délogé les travailleurs. Ecran noir et silence radio. La situation se complique. Après un calme relatif à Bamako, des tirs nourris sont signalés à Koulouba siège du pouvoir entre les mutins la garde présidentielle c’est à dire les bérets rouges. Le président ATT est vite exfiltré du palais. On annonce l‘arrestation des ministres comme celui de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, le Gal Kafougouna Koné.
Ce coup d’Etat intervient au moment ou le Mali s’apprêtait à organiser les élections présidentielles le 29 avril prochain. Départ plus tôt que prévue pour ATT !

samedi 17 mars 2012

jeudi 15 mars 2012

mercredi 14 mars 2012

mercredi 29 février 2012

Goorgui et-il groggy ?


Goorgui est-il groggy ? L’on commence à y croire après son adresse à la nation du lundi 27 février dernier. Le dimanche dernier Wade n’avait pas pipé mot à la ribambelle de journalistes postés devant son bureau de vote. Les huées essuyées de la part des militants de l’opposition étaient passées par là. C’est finalement hier que le président sortant est sorti de son mutisme à travers une adresse à la nation. Une occasion saisie par le président Abdoulaye Wade de rendre hommage au peuple sénégalais pour son comportement exemplaire pendant le scrutin. « A l’épreuve des faits, vous avez, une fois de plus, démontré la vitalité inépuisable du génie de notre peuple », a-il-il indiqué. Selon Wade, sur les résultats de 282 collectivités locales, soit la moitié, il est crédité de 32,17% contre 25,24% pour son poursuivant direct, qu’il n’a pas cité, c’est à dire Macky Sall. Dans son adresse. Il a fléchi sa position en évoquant pour la première fois l’éventualité d’un second tour. « Tout est encore possible : victoire ou second tour ». Mieux Abdoulaye Wade a annoncé la possibilité de futures alliances dans la perspective d’un éventuel second round. Une prise de position qui vient conforter celle de la presse sénégalaise qui, au regard des premiers résultats tombés la nuit même du scrutin, avait conclu à un inévitable deuxième tour Wade-Macky. Pour une bonne partie de la presse sénégalaise, cette déclaration sonne comme un aveu d’impuissance et témoigne de la confusion déjà perceptible au palais, prémices d’une fin de règne. En effet un deuxième suppose que l’opposition va apporter son soutien au candidat le mieux placé à savoir Macky Sall. Un remake donc de la présidentielle de 2000 qui avait vu Wade accéder au pouvoir grâce à une alliance contre Abdou Diouf au second tour . La perspective d’une alliance entre Wade et un parti de l’opposition est pour le moment écartée . Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng respectivement troisième et quatrième pour le moment ont déjà réitéré leur volonté de soutenir le challenger de Wade. Exit Wade ?
Moussa CAMARA à Dakar

Ecrit le mardi 28 février 2012

mardi 21 février 2012

Campagne électorale au Sénégal La montée de la violence


Après une deuxième semaine particulièrement tendue, les Sénégalais amorcent à partir d’aujourd’hui le dernier virage de la campagne électorale. Avec la peur de vivre une escalade de la violence.
La semaine écoulée, la deuxième de la campagne électorale de la présidentielle du 26 février prochain, a été tendue au Sénégal entre les protagonistes. En face une opposition qui compte faire flèche de tout bois pour contraindre le président sortant Abdoulaye Wade à retirer sa candidature, lequel reste droit dans ses bottes et se dit confiant à rempiler dès le premier tour.
Regroupée au sein du M23 (regroupement des partis de l’opposition et de la société civile), l’opposition a décidé de faire front commun en focalisant son programme de campagne sur le retrait de la candidature « inconstitutionnelle » de Wade, à l’exception de l’ancien premier ministre Macky Sall, qui a décidé de faire cavalier seul. Mercredi dernier, une manifestation de l’opposition à la place de l’indépendance (centre de Dakar) a été empêchée par la police à coup de gaz lacrymogènes. Déjà le 7 février dernier, une première manifestation de l’opposition, qui allait de l’Université Cheikh Anta Diop au ministère de l’intérieur a été stoppée net par un imposant dispositif policier au niveau de la Poste de la Médina. Toujours à Dakar la police a vigoureusement dispersé, jeudi dernier, un rassemblement des rappeurs mouvement Y’en a marre à la place de l’Obélisque. Le mouvement voulait y faire un Fanaane (passer la nuit en wolof) pour demander le départ de Wade. Trois leaders du mouvement et plusieurs manifestants on été arrêtés par les policiers. Répondant aux gaz lacrymogènes, les jeunes manifestants ont jeté des pierres, déchiré des portraits de Wade et brûlé des pneus dans les rues. L’opposition a remis ça à la place de l’indépendance le vendredi dernier. Beaucoup de blessés, dont des journalistes, ont été déplorés. Des bombes lacrymogènes sont tombées dans la ‘’Zawiya’’. El Hadji Malick Sy. « Cette profanation » a eu le don d’irriter les occupants des lieux et des fidèles Tidiane qui ont posé des actes de violences à travers le pays
On a frôlé la catastrophe de la semaine à Ngueniène, près d’une centaine de kilomètres de Dakar, ville natale du socialiste Ousmane Tanor Dieng, candidat de la coalition Bennoo Ak Tanor. Le cortège du président sortant Abdoulaye Wade a été accueilli par des brassards rouges et des projectiles. Si le candidat des Forces alliées ( Fal 2012) est sorti indemne, la vitre latérale de sa voiture 4X4 a volé en éclats et un membre de son parti a été blessé à l’arcade sourcilière . Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire de Goorgui (le vieux) qui a taxé Ousmane Tanor Dieng de fasciste et les habitants de la localité de sauvages.
Cette semaine, qui va boucler la boucle de la campagne électorale s’annonce houleuse, avec de chaudes empoignades en perspective.
Moussa CAMARA (à Dakar)
Article écrit le vendredi 17 février 2012

lundi 13 février 2012

Les Aigles retrouvent le podium!


Les Aigles du Mali sur le podium quarante ans aprèsYaoundé 72. C'est la belle impression que l'équipe nationale du Mali a laissée à la 28 è édition de la coupe d'Afrque des nations de football, Gabon et Guinée equatoriale 2012. L e plus heureux est sans doute le peuple malien, gratifié pour la circonstance,d'une surprise agréable. Surprise d'autant plus agréable qu'il s'y attendait le moins. En atteste le très peu d'engouement manifesté par les Maliens vis-à-vis de la qualification des Aigles.On était loin du boucan et de l'effervescence habituellement réservés aux précédentes participations maliennes à la grand-messe du football continental. Pendant tout le tournant on a vu une équipe malienne(très jeune) qui se bonifiait de match en match et surtout conquérante. Cette prouesse des nôtres prouve,si besoin est, que le football est un jeu qui requiert des joueurs un esprit collectif,d'engagement et de sacrifice autour de l'équipe.Seul gage du succès. C'est justement ce qui avait manqué aux aigles jusque là et qui fasait qu'ils battaient de l'aile. Ce bel élan des Aigles doit être aussi l'occasion pour les autorités maliennes de nettoyer les Ecuries d'Augias de la fédération maliennede football, qui s'est illustrée ces dernières annés par des pratiques peu cathoitiques qui avaient d'essouflr le foot malien. Allez -y savoir. Vive les Aigles et en avant pour d'autres sacres!

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